Crowdinvesting / crowdequity ou encore Equity Crowdfunding , l’investissement

[Total : 1    Moyenne : 5/5]

crowdfunding crowdequity investissement capital accord

L’equity crowdfunding est un moyen qui permet aux particuliers d’investir au capital de start-ups qu’ils choisissent eux-mêmes, devenant ainsi actionnaires de ces sociétés.

C’est l’une des tendances fortes du financement participatif en 2014 : l’equitycrowdfunding est en plein essor. Sur un total de 152 millions d’euros récoltés, les plates-formes d’investissement en capital ont collecté 25,4 millions d’euros, selon le baromètre de l’Association Financement Participatif France (FPF) publié le 18 février 2015. C’est encore loin des montants des dons (38,2 millions d’euros) et des prêts (88,4 millions d’euros), mais la croissance est bien là : + 146 % sur un an.

Crowdequity : les internautes deviennent des actionnaires

Le principe est simple, les particuliers achètent des parts d’une entreprise et touchent des dividendes en fonction des bénéfices réalisés.
Pour les Collectivités locales, il est intéressant d’ouvrir le capital de certaines structures d’intérêt public auxquelles elles sont liées, par exemple les SEM (Société d’Économie mixte), ou pourquoi pas un aéroport, une régie dédiée à la gestion de l’énergie etc.
Depuis la loi TECV d’août 2015, elles peuvent même entrer au capital des sociétés commerciales par actions qui produisent des énergies renouvelables.
Cependant, cette méthode s ‘avère plus lourde pour les collectivités car elles doivent créer des structures intermédiaires si elles n’existent pas déjà, et prendre la charge d’un suivi administratif chronophage (convocation de l’ensemble des actionnaires aux assemblées générales etc.).

L’investissement contre une prise de participation, également appelé equitycrowdfunding, est une forme de financement participatif où en échange d’une contribution, l’investisseur reçoit des parts de l’entreprise ; des actions ou des obligations.
Cela signifie qu’il peut prétendre à des dividendes et/ou à des droits de vote, tout dépend du contrat entre l’investisseur et le demandeur de fonds.

Les motivations des investisseurs et les modèles de crowdfunding. Source : De Buysere et al. (2012)
Les motivations des investisseurs et les modèles de crowdfunding. Source : De Buysere et al. (2012)

Les motivations des investisseurs et les modèles de crowdfunding. Source : De Buysere et al. (2012)

Il s’agit d’un important levier permettant aux entreprises dont la taille est trop faible pour intéresser les acteurs traditionnels du privateequity, d’accéder à des investisseurs en fonds propres.
Le mécanisme de l’equity-crowdfunding repose sur la présence de trois acteurs : la plateforme numérique, l’internaute et l’entreprise porteur de projet à la recherche d’investisseurs en fonds propres.
Mondialement, les estimations montrent que l’entrepreneuriat et les causes sociales sont les deux catégories qui font le plus souvent appel à ce type de financement.
On peut également observer que les campagnes d’equitycrowdfunding collectent de loin le plus d’argent par projet, c’est à dire 50 000 Euros en moyenne. En revanche, bien que les plateformes basées sur la prise de participation connaissent la plus forte croissance, leur nombre reste le plus faible. Cela s’explique par le fait que l’equitycrowdfunding est le type de financement participatif qui demande de loin le plus de démarches administratives. Il est également le plus complexe, tant pour les investisseurs que pour les plateformes, car le risque est beaucoup plus élevé.
Tout d’abord, il faut valoriser l’entreprise.
Le plus grand défi de cette valorisation réside dans le fait que tant les entrepreneurs que les contributeurs doivent s’accorder sur un même chiffre. Ceci est une opération délicate étant donné que les entrepreneurs auront souvent tendance à surévaluer la valeur de leur entreprise. La raison est simple : plus grande est la valeur de leur entreprise, plus importante sera le montant qu’ils recevront en échange de la proportion d’equity qu’ils veulent céder.
Sur certaines plateformes, on observe que la valorisation se fait par une concertation entre la plateforme elle-même et les entrepreneurs.
L’objectif est d’obtenir une valorisation la plus juste possible, encadrée par des professionnels. Cela permet de rassurer les investisseurs.
Deuxièmement il y a les contraintes légales. Au-dessus d’un certain montant il est obligatoire d’établir et de faire approuver un prospectus par l’organisme qui s’occupe de veiller à l’intégrité des marchés financiers, la FSMA.
C’est également le type de crowdfunding qui demande à être mieux encadré par la loi.
Troisièmement, l’investisseur qui achète des parts d’une entreprise via le crowdfunding acquiert et doit être prêt à exercer des droits de vote. En effet, il est relativement simple de faire un investissement via Internet, mais exercer sondroit de vote n’est pas toujours possible à distance. (European Commission, 2013).
Toutefois, les dispositions varient d’une plateforme à l’autre. Certaines plateformes rassemblent tous les investisseurs d’un projet sous une entité, et cette entité est ensuite représentée par une personne désignée par la plateforme.
Quatrièmement, le risque de la dilution de la valeur l’investissement du « crowd » si l’entreprise décide de procéder à une augmentation de capital est un autre facteur à prendre en considération. (European Commission, 2013).
Le cas échéant, il est souvent plus facile pour l’entrepreneur de faire appel à un petit nombre de sources de financement additionnelles que de demander à chaque petit investisseur qui a contribué via crowdfunding s’il veut participer à l’augmentation de capital.
Tout dépend naturellement des clauses présentes dans le contrat de crowdfunding. Cinquièmement, il y a le fait qu’un investissement via le crowdfunding est très peu liquide. L’investisseur doit être conscient qu’il n’existe généralement pas de marché secondaire où il peut vendre ses participations.
Certains projets disposent d’une date d’échéance après laquelle toutes les participations des investisseurs sont remboursées au prorata de leur investissement, quelle que soit la valeur de l’entreprise. D’autres projets sont plus flous quant aux conditions de sortie.
Cela peut par exemple se faire en cas d’offre publique d’achat ou en cas de rachat de l’entreprise.
Finalement, il faut noter que l’equitycrowdfunding comporte aussi de nombreux avantages pour les investisseurs.
Tout d’abord, l’investisseur a le choix de choisir lui-même les projets qu’il considère les plus prometteurs. Il a également l’occasion d’investir dans des projets qui n’en sont encore qu’à leurs débuts, ce qui résulte parfois en des valorisations fort attrayantes.

Les avantages à recouvrir au crowdequity

La progression du crowdequity montre que les plateformes intéressent de plus en plus la clientèle des banques. Aujourd’hui, toutes cherchent à se positionner sur le sujet, tant auprès des start-up que des particuliers investisseurs.
L’equity-crowdfunding, entré en vigueur le 1er octobre 2014, permet aux entreprises de lever des fonds auprès des internautes grâce à des plateformes numériques sans passer par le circuit de financement traditionnels Grâce au crowdequity, tous les internautes, où qu’ils se trouvent sur la planète, peuvent investir via ces plateformes. De plus, il s’agit d’une toute nouvelle opportunité de financement proposée aux entreprises qui n’intéressent pas habituellement les acteurs traditionnels du capital investissement.
Les entreprises se tournent généralement vers le crowdequity pour sa plus grande facilité d’accès que l’investissement privé ou par soucis de diversification des sources de financement.
Si les critères financiers restent exigeants, les internautes accordent une réelle plus-value pour les projets innovants sociétalement. Ceux qui améliorent le monde. Un argument auquel la finance traditionnelle prête rarement l’oreille…
De plus le démarchage financier est strictement encadré par la loi et il est très difficile pour une PME de vendre des titres au grand public.
Le crowdfunding permet aux PME de contourner l’interdiction d’offre au public de produit financier (article L.141-1 du Code monétaire et financier).
Par l’intermédiaire d’une plateforme de crowdequity, elles peuvent de proposer des actions et/ou des obligations aux internautes.
Enfin, et malgré parfois un grand nombre de souscripteur, on ne traite généralement qu’avec un seul interlocuteur : la plateforme de crowdequity.
De toutes les plateformes de crowdfunding, celles proposant le crowdequity sont les plus sélectives. Et de loin.
En pratique, l’entreprise qui se finance en crowdequity devra suivre une procédure commune à toutes les plateformes et qui comprend notamment un audit complet de l’activité (ou due-diligence). Ensuite le dossier est généralement soumis à un premier vote de sélection des internautes.
C’est seulement une fois le projet approuvé par la foule que la campagne de crowdequity commence réellement. L’opération peut durer plusieurs mois même s’il est souvent possible d’accélérer la procédure.
Actuellement, la règlementation française propose aux investisseurs quatre dispositifs fiscaux, dont deux offrent des avantages à l’entrée dans le capital d’une entreprise et deux autres peuvent être utilisés à la sortie. Ces deux types d’avantages ne sont pas cumulables, l’investisseur doit faire son choix en amont et opter pour une des deux solutions.

Crowdequity, les inconvénients

Relativement récent, il faut être prudent avec ce type de financement car le cadre juridique est encore flou et indéterminé. Certains internautes peuvent demeurer récalcitrants à investir dans un projet présenté sur Internet car nul n’est à l’abri des arnaques potentielles vis-à-vis du public.
L’utilisation de ce type de procédé entraine une divulgation de son idée. Et le porteur de projet, quant à lui, n’est pas à l’abri d’une duplication de son concept : la propriété intellectuelle ne protège pas les idées.
Pour le moment, seules les sociétés en action établies en France ont accès au Crowdequity.
Autre inconvénient, l’obligation pour l’entreprise de respecter certaines règles en matière de publication des comptes.
Enfin, le montant levé est actuellement plafonné à 1 million d’euros calculés sur une période de 12 mois.
Toutefois, ce système, encore relativement jeune, sera très certainement amené à évoluer dans le temps.
Par conséquent, avant de lancer votre projet sur le marché du financement participatif, mesurez tous les paramètres sans oublier le facteur « hasard » … Un homme averti en vaut deux !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

CommentLuv badge